Maladies neuromusculaires et métrologie : le test de marche de 6 minutes revu et corrigé

L’évaluation du déficit moteur et de son évolution dans le temps est primordiale dans la plupart des maladies neuromusculaires, surtout dans le contexte des essais cliniques en cours de développement. Parmi les outils de mesure pour juger de l’efficacité de beaucoup de traitements, le test de marche de six minutes (6MWT) s’est imposé, notamment au niveau des agences réglementaires. Pour autant, le test fait l’objet de nombreuses critiques. Outre le fait qu’il n’a pas été conçu au départ pour les maladies neuromusculaires, il est sujet à une variabilité importante selon le degré de motivation du patient, son état de fatigue et/ou les phénomènes d’apprentissage.
Dans un article publié en décembre 2014, l’équipe de myologie de Copenhague a fait passer ce test à 16 sujets atteints de maladies neuromusculaires diverses (myopathie facio-scapulo-humérale, maladie de Steinert, myopathie des ceintures, maladie de Charcot-Marie-Tooth, myopathie congénitale) et 12 sujets sains, le tout à trois reprises et en mesurant en même temps les variations du rythme cardiaque. Les auteurs confirment que les phénomènes d’apprentissage perturbent sensiblement l’interprétation des données (avec par exemple, une variation de près de 5% d’une passation du test à l’autre). En revanche, et en corrigeant les chiffres dérivés du rythme cardiaque moyen pendant l’effort de marche, on obtient une meilleure fiabilité de la mesure. Les auteurs plaident en conséquence pour une correction par la fréquence cardiaque du test de marche de six minutes, au moins dans les maladies neuromusculaires.

Decreased variability of the 6-minute walk test by heart rate correction in patients with neuromuscular disease.
Prahm KP, Witting N, Vissing J.
PLoS One. 2014 (Dec).9(12) : e114273. Doi : 10.1371/journal.pone.0114273. eCollection 2014.