Les syndromes myasthéniques congénitaux (SMC) constituent un ensemble hétérogène de maladies neuromusculaires caractérisés par des symptômes témoignant du dysfonctionnement de la jonction neuromusculaire et par une transmission héréditaire. Leur réponse au traitement (anti-cholinestérasiques, ou autres) est très variable. Parmi les nombreux gènes impliqués, le gène DOK-7 a particulièrement retenu l’attention des chercheurs. La présentation clinique des mutations de DOK-7 est plutôt celle, inhabituelle dans le contexte des SMC, d’une myopathie des ceintures (on emploie volontiers le terme de limb girdle myasthenia). D’autre part, quelques observations isolées ont montré l’effet bénéfique du salbutamol, un agoniste beta-adrenergique déjà commercialisé et peu coûteux.Dans un article publié en août 2013, des chercheurs du Brésil et du Royaume-Uni ont réalisé une étude clinique prospective, en ouvert, chez 5 patients mutés pour le gène DOK-7, âgés en moyenne de 27 ans et chez qui un protocole comprenant 3 prises orales journalières de 2 mg de salbutamol a été appliqué pendant 12 mois. Les contrôles cliniques et biologiques ont eu lieu tous les trois mois et ont pu confirmer l’innocuité du produit mais surtout son impact clinique positif sur des scores fonctionnels (QMG-score, ADL-MG, et un test de marche de 6 minutes). L’effet est assez immédiat, dès les premiers jours du traitement, et est plus net sur les muscles proximaux. Même si le rationel thérapeutique reste obscur au niveau physiopathologique, cette étude va dans le même sens que les précédentes.
Salbutamol therapy in congenital myasthenic syndrome due to DOK7 mutation.
Lorenzoni PJ, Scola RH, Kay CS, et al.
J Neurol Sci., 2013 (Juin). Pii : S0022-510X(13)00224-4. Doi : 10.1016/j.jns.2013.05.017. [Epub ahead of print]