L’enclouage centromédullaire en cas de fractures : une technique chirurgicale peu invasive et utile dans les myopathies.

La plupart des maladies neuromusculaires s’accompagnent d’un risque accru de fracture. L’ostéoporose, favorisée par une éventuelle corticothérapie associée, en est la principale cause. Le fémur est l’os long le plus fréquemment exposé, surtout pour les personnes en fauteuil roulant. A son niveau se produisent préférentiellement des fractures dans la région supra-condylienne. Les immobilisations par plâtre ou par résine ont le désavantage d’aggraver l’amyotrophie chez ce type de patients. D’où la recommandation, communément admise, d’avoir recours à une chirurgie d’ostéosynthèse chaque fois que possible dans cette population. Dans un article publié en juin 2013, des chirurgiens orthopédistes nancéens et suisses rapportent leur expérience en matière d’enclouage médullaire de six fractures fémorales traitées chez quatre patients atteints de myopathie de Duchenne (3 cas) et de myopathie à némaline (1 cas). L’enclouage intramédullaire qui consiste à introduire des tiges métalliques à l’intérieur du fût osseux, s’est avéré bénéfique à chaque fois. Cette technique relativement peu invasive et dont les résultats en matière d’angulation résiduelle sont tout à fait acceptables, a l’immense avantage de permettre de mobiliser précocement le patient en post-opératoire. Dans l’étude présentée, la remise au fauteuil est intervenue à J2 ou J3. Une fois encloués, les fémurs restent à l’abri de toute nouvelle fracture et il est bien rare d’avoir à retirer les tiges métalliques.

Flexible intramedullary nailing for distal femoral fractures in patients with myopathies.
Huber H, André G, Rumeau F, et al.
J Child Orthop. 2012 (Juin). 6(2) : 119-23. Doi : 10.1007/s11832-012-0399-x. Epub 2012 Apr 11.