Valentin Henriet récompensé par le prix du « Best technical poster » au congrès MYO-MRI+ 2025

Valentin Henriet est doctorant dans le Laboratoire d’imagerie et de spectroscopie par résonance magnétique nucléaire (RMN). Le poster « Creatine-CEST-based pH mapping in healthy volunteer leg muscles » qu’il a présenté au congrès MYO-MRI+* a été distingué par le prix du « Best technical poster ». Entretien.

Dans quel contexte avez-vous réalisé les travaux présentés dans ce poster ?

Il a été montré que dans certaines maladies neuromusculaires, le pH musculaire est légèrement plus élevé que dans le muscle sain**. Il existe actuellement une méthode par RMN qui permet d’estimer le pH global d’un volume musculaire, mais cette mesure n’est pas localisée et n’apporte aucune information spatiale (autrement dit, pas d’image).

Quels étaient vos objectifs ?

Nous voulions trouver une méthode d’imagerie qui permette d’obtenir une cartographie quantitative du pH intra-musculaire, afin d’avoir des valeurs de pH pixel par pixel, pour étudier les muscles indépendamment les uns des autres et voir si le pH est homogène au sein d’un même muscle.
Il s’agit enfin d’utiliser la valeur du pH comme marqueur prédictif d’une pathologie. Il commence en effet à être déréglé à un stade très précoce, avant le remplacement graisseux, irréversible, qui indique que la maladie est installée.
L’idée était aussi de déterminer s’il y a des différences de pH entre les maladies et si les muscles touchés par une pathologie donnée sont tous atteints de la même façon.
A terme, l’objectif est de prédire l’évolution de certaines pathologies neuromusculaires afin d’apporter les soins adéquats aux patients.

Comment avez-vous procédé ?

Nous avons fait des adaptations à toutes les étapes, à commencer par l’acquisition des données. Nous avons dû optimiser la façon d’acquérir les données avec l’IRM pour sensibiliser l’acquisition à certains paramètres. Ensuite, le traitement de ces données est également très spécifique, il est basé sur un modèle physique qui nous permet d’extraire les informations relatives au pH et ainsi de reconstruire les cartographies. C’est du développement sur-mesure.

 

Exemple de cartographies de pH avant (en haut) et après (en bas) un exercice de flexion plantaire,
montrant la sensibilité de l’IRM-CEST à des faibles variations de pH dans la gamme physiologique

 

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* La 5ème « International Imaging in Neuromuscular Disease Conference » organisée par le consortium MYO-MRI+ s’est tenue à Berlin, Allemagne, du 9 au 11 novembre 2025. 

** La variation physiologique est extrêmement faible : dans un muscle malade, le pH est compris entre 7,10 et 7,30 ; au repos, il est compris entre 6,95 et 7,10. Après exercice au cours duquel il peut y avoir synthèse d’acide lactique, le pH peut descendre jusqu’à 6,80.

 

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