L’évolution du nouveau syndrome Morimoto-Ruy-Malicdan décrit chez deux frères

Dans un précédent travail publié en 2024, Marie Morimoto et al. décrivent neuf cas d’une nouvelle myopathie congénitale liée à des variants bialléliques du gène RFC4, le syndrome Morimoto-Ruy-Malicdan. Celui-ci se caractérise notamment par des troubles de la coordination, une faiblesse musculaire et respiratoire, une déficience auditive, une perte de poids et une atrophie cérébelleuse. Une nouvelle étude portant sur deux frères d’origine ukrainienne, âgés de trois et huit ans, complète ces données.

  • Les deux frères présentent des variants bialléliques dans le gène RFC4 jamais décrits jusque-là, correspondant aux modifications protéiques p.[Gly341Lysfs*4] et [Thr328delinsAsnSer].
  • Les auteurs ont pu établir le lien de causalité entre le gène et le phénotype observé.
  • Chez le plus âgé, les premiers symptômes se sont manifestés dès la période néonatale, tandis qu’ils sont survenus à six mois pour le plus jeune frère. Parmi les cas déjà décrits, le moment de survenue des premiers signes allait de la période néonatale à l’âge adulte.
  • La progression de la maladie a été rapide chez les deux frères après l’âge d’un an, avec une faiblesse musculaire sévère touchant principalement les muscles axiaux et cervicaux, une perte d’audition, une petite taille, une atrophie cérébelleuse et une hypotonie particulièrement sévère.
  • La capacité de marche de manière autonome a été acquise pour les deux frères, bien que le plus âgé l’ait perdu à l’âge de sept ans.
  • L’évaluation psychologique a mis en évidence un développement intellectuel normal chez les deux frères.
  • Quatre patients sont décédés à un âge compris entre 7 mois et 49 ans parmi les neuf cas précédemment décrits. Néanmoins, les deux frères ne présentaient pas de complication respiratoire ou cardiaque et n’avaient pas besoin de sonde pour s’alimenter.

La description de ces deux nouveaux cas précise le spectre phénotypique de ce syndrome. Des approches diagnostiques, telles que le séquençage de l’exome entier et le séquençage du génome entier, combinées à des plateformes de partage de données, pourraient permettre d’identifier de nouveaux cas.

 

Biallelic variants in the RFC4 gene cause a rapidly progressive congenital myopathy with severe hypotonia and axial weakness. Lauerova B, Dolanska A, Lassuthova P et al. Neuromuscul Disord. 2025 Apr.

 

Voir aussi « Myopathie congénitale : un nouveau syndrome mieux décrit chez deux frères »