Une balance bénéfice – risque en défaveur des anticholinestérasiques dans la myasthénie avec anti-MusK

Particulière dans son phénotype, la myasthénie auto-immune avec auto-anticorps anti-MuSK (environ 8% des patients) l’est également dans sa réponse aux traitements et notamment aux anticholinestérasiques. Les résultats d’une étude rétrospective menée en Italie après de 202 patients suivis dans un centre expert le montrent :

  • 81,6% d’entre eux étaient déjà sous anticholinestérasiques avant leur admission,
  • parmi eux seuls 4,2 % en ont ressenti un bénéfice initial tandis que 33,9 % ont signalé une exacerbation de la faiblesse musculaire,
  • 76,9% ont déclaré au moins l’un des effets secondaires classiques de ces médicaments et 7,3% ont eu une crise cholinergique.

Pour les auteurs italiens, ces données suggèrent d’éviter les anticholinestérasiques dans la myasthénie avec anti-MuSK. Lorsque le résultat de la recherche d’auto-anticorps n’est pas connu au moment de la première prescription, la mise sous anticholinestérasiques doit s’accompagner d’une évaluation précoce, et la survenue d’effets secondaires (surtout à faible posologie) doit faire soupçonner ce sous-type de myasthénie.

 

Acetylcholinesterase inhibitors are ineffective in MuSK-antibody positive myasthenia gravis: Results of a study on 202 patients. Ricciardi R, Latini E, Guida M et al. J Neurol Sci. 2024 Jun 15;461:123047.

 

Voir aussi « Myasthénie avec anti-MuSK : les anticholinestérasiques ne font pas l’unanimité »