Le syndrome myasthénique congénital des ceintures (LG-CMS) est une maladie génétiquement hétérogène caractérisée par une faiblesse et une fatigabilité musculaire. Chez les patients LG-CMS liée à des mutations du gène DPAGT1, est observé une réduction de la localisation des récepteurs à l’acétylcholine (RACh) à la jonction neuromusculaire (JNM), due au déficit de glycosylation entrainant une diminution de la transmission neuromusculaire caractérisé par un décrément. Par ailleurs, l’analyse des biopsies musculaires de patients atteints de LG-CMS montre la présence d’agrégats tubulaires au niveau de leur muscle dont l’origine et l’implication dans la pathologie reste encore non élucidés à l’heure actuelle.
Des chercheurs français dont des experts de l’Institut de Myologie rapportent l’observation de deux patients non apparentés (un de Guadeloupe et un de France métropolitaine) chez qui le diagnostic de syndrome myasthénique congénital (SMC) a été porté :
- le tableau clinique se limitait à un déficit de la musculature des ceintures ayant débuté dans l’enfance et s’accompagnant de fatigabilité et d’un décrément lors de la stimulation répétitive,
- les deux patients ont positivement répondu au traitement par anticholinestérasiques oraux,
- deux variants homozygotes distincts ont été identifiés dans le gène DPAGT1,
- des agrégats tubulaires étaient présents à l’intérieur des cellules musculaires,
- les études fonctionnelles ont établi un lien entre ces agrégats et l’hypoglycolysation induite par le défaut du gène DPAGT1.
Ces deux cas, qui s’ajoutent aux neuf déjà rapportés dans la littérature, permettent d’élargir le spectre des mutations du gène DPAGT1 responsable de formes LG-CMS tout en fournissant une corrélation génotype/phénotype. La découverte de l’hypoglycosylation d’ORAI1 chez ces deux patients a également mis en évidence un lien physiopathologique entre la LG-CMS et la myopathie à agrégats tubulaires dû à la suractivation d’ORAI1 au niveau de la membrane plasmique.