Les titinopathies musculaires constituent un petit groupe de maladies neuromusculaires génétiquement déterminées dont la prévalence est vraisemblablement sous-évaluée. La raison principale de cette sous-évaluation tient dans la difficulté à étudier le gène impliqué, le gène TTN qui code la titine. Cette dernière est une protéine sarcomérique de très grande taille jouant un rôle majeur dans l’appareil contractile de la fibre musculaire. La titine a d’abord été impliquée, principalement en Finlande, dans une forme autosomique dominante de myopathie distale (TMD, dite aussi myopathie de Udd), puis dans une forme autosomique récessive de dystrophie musculaire des ceintures (LGMD2J). Cette dernière correspondait à des cas d’homozygotes de la mutation fondatrice finlandaise de TMD. Dans un article publié en janvier 2014, la même équipe finlandaise à l’origine de la découverte de la TMD et de la LGMD2J a revisité le phénotype et le génotype de plusieurs familles européennes chez qui une seule mutation de la titine avait été identifiée jusque-là. Parmi les huit patients dans cette situation, qui présentaient, à une exception près, un phénotype plus sévère (plus proche de LGMD2J que de TMD), cinq étaient porteurs d’une deuxième mutation de la titine passée jusque-ici inaperçue du fait des limites des techniques de séquençage employées à l’époque.Les auteurs soulignent à cette occasion l’intérêt du Western-Blot de la titine à l’aide d’anticorps dirigés contre la partie C-terminale. Atypical phenotypes in titinopathies explained by second titin mutations.Evilä A1, Vihola A, Sarparanta J, Raheem O, Palmio J, Sandell S, Eymard B, Illa I, Rojas-Garcia R, Hankiewicz K, Negrão L, Löppönen T, Nokelainen P, Kärppä M, Penttilä S, Screen M, Suominen T, Richard I, Hackman P, Udd B.Ann Neurol., 2014 (Fev).75(2) : 230-40. Doi : 10.1002/ana.24102. Epub 2014 Feb 24.