Cette étude met en évidence des défauts d’épissage dans le muscle squelettique pouvant servir de biomarqueurs de sévérité dans les dystrophies myotoniques. Les dystrophies myotoniques de type 1 (DM1, ou maladie de Steinert) et de type 2 (DM2) sont dues respectivement à des répétitions exagérées de triplets CTG ou de quadruplets CCTG dans l’ADN. Les molécules d’ARN messager anormales qui en sont issues, s’accumulent dans le noyau en formant des agrégats toxiques séquestrant ainsi certaines protéines nucléaires. La présence de ces agrégats provoque des modifications de l’épissage alternatif de certains transcrits. Afin d’identifier des biomarqueurs de sévérité dans les dystrophies myotoniques, une collaboration américaine a analysé, par puce à ADN, l’épissage alternatif dans des muscles atteints de DM1 et de DM2. Les résultats publiés en août 2013 font état de 42 modifications d’épissage dans le muscle jambier antérieur, dont 20 étaient corrélées à une faiblesse de la dorsiflexion de cheville.En revanche, aucune corrélation n’a été retrouvée entre la longueur de l’expansion CTG et les modifications d’épissage ou la faiblesse musculaire.La corrélation entre les défauts d’épissage et la faiblesse musculaire permet de considérer ces modifications d’épissage comme des biomarqueurs de sévérité des dystrophies myotoniques.
Splicing biomarkers of disease severity in myotonic dystrophy.
Nakamori M, Sobczak K, Puwanant A, Welle S, Eichinger K, Pandya S, Dekdebrun J, Heatwole CR, McDermott MP, Chen T, Cline M, Tawil R, Osborne RJ, Wheeler TM, Swanson M, Moxley RT 3rd, Thornton CA.
Ann Neurol., 2013 (Aout). Doi : 10.1002/ana.23992. [Epub ahead of print]