La dystrophie musculaire facio-scapulo-humérale (FSH) associe un déficit musculaire du visage, des fixateurs des omoplates et, dans une moindre mesure, des releveurs de pied ou des muscles abdominaux. La grande majorité des personnes ayant des signes cliniques de FSH sont atteintes de FSH de type 1 (FSH1), liée à une contraction du nombre de répétitions d’une séquence D4Z4, située sur le chromosome 4. Cette région chromosomique est habituellement constituée de 11 à 100 répétitions, mais dans la FSH, le nombre de répétitions est compris entre 1 et 10. Chaque unité D4Z4 contient un gène qui code le facteur de transcription DUX4, qui est anormalement exprimé dans le muscle adulte des personnes atteintes de FSH.Une collaboration française dirigée par F. Helmbacher (Marseille) et soutenue par l’AFM-Téléthon, a mis en évidence dans la FSH l’implication du gène FAT1, localisé à proximité des répétitions D4Z4. Les travaux publiés en juin 2013 ont montré qu’un modèle de souris n’exprimant pas FAT1 reproduit des anomalies de structure et de forme des certains groupes de muscles similaires à celles observées chez l’homme atteint de FSH. La topographie des muscles affectés dans cette souris reproduit avec précision la répartition de l’atteinte musculaire de la maladie humaine. Au cours du développement embryonnaire, le déficit en FAT1 perturberait la migration cellulaire provoquant, après la naissance, une réduction de la masse musculaire au niveau de la face et des épaules. Les souris mutantes pour FAT1 présentent aussi, l’âge adulte, des symptômes non musculaires de la FSH, tels que des lésions vasculaires de la rétine.Chez l’homme, l’équipe a mis en évidence une diminution de l’expression de FAT1 dans les muscles (mais pas dans le cerveau) de foetus atteints de FSH de type 1. De plus, DUX4, le facteur de transcription surexprimé dans la FSH1, est capable de réprimer, dans des cellules musculaires humaines, l’expression de FAT1. Les chercheurs ont aussi identifié dans la région de FAT1 des délétions d’éléments inhibiteurs de l’expression de gènes dans certains tissus, plus nombreuses chez les personnes atteintes de FSH que dans un groupe de sujets sains.