Tandis que l’impact de la myopathie de Duchenne (DMD) sur la cognition des patients est bien connu, une équipe italienne s’est intéressée plus particulièrement à la prévalence des troubles neurodéveloppementaux chez ces derniers.
L’analyse rétrospective des caractéristiques cliniques et des évaluations psychologiques de 264 garçons (six ans ou plus) et hommes atteints de DMD a livré les résultats suivants :
- près de 40 % (103) présentaient des signes de troubles neurodéveloppementaux : trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) chez 10 %, trouble du spectre de l’autisme (TSA) chez 4 %, troubles de l’humeur (10 %), troubles anxieux (6 %), troubles obsessionnels compulsifs (<1 %), psychoses (3 %), voire une association de plusieurs d’entre eux ;
- une déficience intellectuelle et/ou des difficultés scolaires concernaient 40 % (106 patients) de la cohorte, isolées (72 malades) ou associées à d’autres anomalies neurodéveloppementales (34 malades) ;
- seuls 34 % (89) des patients ne montraient pas de signes clairs d’atteinte cérébrale ;
- les TDAH et TSA sont plus fréquents durant l’enfance, les dérégulations émotionnelles durant l’adolescence, et les psychoses et phobies plus sévères chez les adultes.
Les facteurs environnementaux ou psychosociaux (poids de la maladie, corticothérapie…) sont mis en avant pour expliquer l’apparition des TDAH et des TSA car les mutations concernées ne semblent pas avoir d’impact sur le risque de développer un de ces troubles.
Sensibiliser les familles et les professionnels de santé à ces troubles pourrait contribuer à améliorer leur diagnostic et leur prise en charge thérapeutique.
Voir aussi « Myopathie de Duchenne : quels impacts sur le comportement et la cognition ? »