Les troubles urinaires, à rechercher de façon régulière dans les MNM

Deux publications récentes soulignent la grande fréquence des symptômes du bas appareil urinaire dans différentes maladies neuromusculaires et leurs conséquences majeures sur le quotidien. La première relate les résultats d’une étude turque, menée chez 45 garçons âgés de 5 à 18 ans atteints de myopathie de Duchenne :

  • des troubles urinaires sont présents chez 86,6% d’entre eux (stratégies pour se retenir, mictions impérieuses, incontinence…)
  • avec un impact négatif significatif sur le niveau d’indépendance et la qualité de vie.

Le second article expose les résultats de l’enquête nationale danoise HAP-PEE, conduite auprès de 692 jeunes filles et femmes (12 à 89 ans) atteintes de différentes maladies neuromusculaires et en majorité (79%) ambulantes. Hors de leur domicile :

  • 39% considèrent qu’aller aux toilettes est un problème,
  • 43% restreignent leurs apports hydriques,
  • 61% réduisent la fréquence de leur mictions.

Conséquence, 17% souffrent de cystites récurrentes. Au-delà, un tiers des répondantes considèrent que les difficultés urinaires impactent leur vie sociale. Pourtant, 5% seulement ont été adressées à un neuro-urologue.

Les auteurs des deux publications rappellent aux médecins l’importance de penser à aborder régulièrement le sujet lors des consultations neuromusculaires, y compris chez les jeunes patients ambulants, filles comme garçons.

 

The relationship between lower urinary system symptoms and the level of independence and quality of life in children with Duchenne muscular dystrophy. Öztürk D, Karaduman AA, Akbayrak T. Pediatr Nephrol. 2024 Jun 1.

 

HAP-PEE: a danish national study of challenges related to urinating when away from home in women with neuromuscular diseases, impact on activity and participation and prevalence of lower urinary tract symptoms. Werlauff U, Handberg C, Kristensen B et al. J Neuromuscul Dis. 2024;11(4):829-838.

 

Voir aussi « Maladies neuromusculaires : les troubles urinaires, un sujet encore trop souvent tabou »