Deux études internationales indépendantes, publiées et présentées également à Myology 2024, ont rapporté l’implication du gène SNUPN dans une nouvelle forme de dystrophie musculaire. Comme LAMA2, SNUPN serait à l’origine d’une forme congénitale (DMC) se déclarant avant deux ans, et d’une forme plus tardive qui pourrait être la 29e forme récessive de LGMD (LGMD R29) identifiée.
Les analyses d’un total de 23 patients (12 femmes et 11 hommes, âgés de 3 à 36 ans), issus de 17 familles non apparentées réparties sur trois continents, tous porteurs d’une anomalie du gène SNUPN, montrent :
- une faiblesse progressive des muscles proximaux des bras et des jambes souvent associée à une atteinte distale, avec perte de la marche dans plus de la moitié des cas ;
- une atteinte principalement des muscles paravertébraux, glutéaux, quadriceps, graciles, péroniers, et gastrocnémiens ;
- des difficultés respiratoires sévères et des rétractions importantes et diffuses ;
- des atteintes non musculaires chez certains, notamment du cerveau (atrophie du cervelet…) et des yeux (cataracte) ;
- des fibres musculaires de tailles variables, avec fibrose importante et infiltrations graisseuses, et la présence chez certains d’anomalies de la structure des myofibrilles telles que rencontrées dans les myopathies myofibrillaires ;
- un taux de créatinine kinase sanguin généralement élevé.
L’étude de cellules issues de patients montre un transport nucléo-cytoplasmique et une maturation de l’ARN perturbés, et le modèle animal confirme le rôle pathogénique de SNUPN : la drosophile chez qui le gène a été inactivé possède des fonctions motrices et une espérance de vie significativement réduites.
Voir aussi « Dystrophies musculaires : la liste des gènes identifiés s’allonge avec SNUPN »