Une journée en l’honneur de Gillian Butler-Browne

Une journée a été organisée en l’honneur de Gillian Butler-Browne, chercheuse renommée, à l’occasion de sa retraite officielle. Ce 29 mars a réuni à l’Institut de Myologie d’éminents scientifiques venus du monde entier qui font également parti de ses amis proches. La journée s’est tenue le lendemain de Myology 2019, alors que la plupart des chercheurs étaient en France, et tous ceux qui le pouvaient ont accepté de faire le détour, d’autres ont fait un saut à Paris spécialement pour l’occasion, les absents ont envoyé des messages à son attention. Entretien avec Vincent Mouly qui a organisé l’événement.

 

 

Comment vous est venu l’idée d’organiser une telle journée ?
Ce n’est pas très habituel mais il y a déjà eu une journée pour Terry Partridge quand il a quitté le Royaume Uni et il va y avoir également une petite célébration pour le départ à la retraite de George Dickson en juillet. L’idée était simple : faire un très beau cadeau à Gillian en réunissant ses amis autour de la science, et si la liste des participants pourrait faire croire à une journée de séminaires, ce n’est pas tout à fait ainsi que cela s’est passé.

La journée compte effectivement beaucoup d’interventions…
Au cours de sa carrière Gillian a côtoyé beaucoup de gens. Les interventions ont été de natures très diverses, chacun ayant eu carte blanche. Récits des rencontres, dans les labos ou au cours des congrès, naissance des collaborations qui ont évolué en relations amicales, émergence d’idées scientifiques, anecdotes personnelles, historique des apports de Gillian à la communauté scientifique, manière dont les recherches se sont croisées, travaux en cours… Le programme aurait dû être plus dense encore, mais tous les invités n’ont pas pu venir.

Sur quels critères avez-vous établi le déroulement de la journée ?
L’ordre des intervenants s’est décidé en fonction de leur arrivée et de leur départ, mais je voulais que ce soit Michel Fardeau ou François Gros qui ouvre la journée (Michel qui n’a pas pu être présent a envoyé une lettre et c’est François qui l’a ouverte). Un message vidéo de Laurence Tiennot-Herment* a suivi. L’AFM a en effet énormément compté pour Gillian tout au long de sa carrière. Il y a ensuite eu un mélange de personnes qui connaissent Gillian depuis très longtemps. Arrivée en France en 1978 pour terminer sa thèse sur les histones, François Gros lui a proposé de rejoindre son laboratoire de biochimie à Pasteur, où elle a commencé à travailler sur le muscle. Puis elle a navigué entre le labo de François Gros et celui de Michel Fardeau qui venait de s’installer et n’avait absolument pas de place…

Tous les intervenants ont-ils travaillé avec Gillian à un moment ou un autre ?
Oui sa vie professionnelle a toujours été placée sous le signe de la collaboration. L’AFM-Téléthon a été le point commun avec une partie des gens qui étaient présents, mais Gillian a également joué le rôle d’organisatrice -tisser des liens, monter des réseaux- pendant des années. Elle a toujours été discuter avec tout le monde dans les meetings, avec ce leitmotive : « Avec qui collaborer pour aller plus loin » ? Il s’est trouvé qu’un projet européen qu’elle avait soumis était proche d’un autre projet proposé, et elle a réussi à s’entendre avec l’autre porteur de projet pour soumettre un projet commun issu des deux propositions initiales. C’est le sujet qui est important et on cherche toujours ce qui sert à faire avancer le sujet.

Quelle place pour son équipe ?
Si le sujet avance en collaboration, cela profite aux deux collaborateurs mais cela profite surtout à tous les membres de l’équipe : cela les ouvre sur l’international, cela les fait connaître, cela leur fait découvrir d’autres outils, cela leur donne des résultats supplémentaires. L’équipe a toujours été absolument essentielle pour Gillian. Elle a gardé le contact avec tous ses étudiants !

Et maintenant, la retraite ?
Pas tout à fait… elle est chercheuse émérite et a été reconduite comme secrétaire du Conseil scientifique de l’AFM-Téléthon. Ici, il y a un projet en cours sur le secrétome ; Bertrand Fontaine lui a confié tout ce qui concernait l’international pour le Centre de recherche en myologie de l’institut. A côté de cela, elle continue à monter des réseaux : elle travaille sur une collaboration avec Colombus (Kevin Flanigan), et New Castle. Il y a aussi une demande de création d’un réseau entre la Floride (Lee Sweeney) et Padoue (Marco Sandri). Gillian n’a pas vraiment arrêté !

 

* Laurence Tiennot-Herment est la présidente de l’AFM-Téléthon, de l’Institut de Myologie et de Généthon.

 

Télécharger le programme de la journée de Gillian

 

Propos recueillis par Anne Berthomier