Myasthénie auto-immune : des perturbations du microbiote intestinal mises au jour

La myasthénie auto-immune provient d’un dérèglement du système immunitaire entrainant la production d’auto-anticorps dirigés contre un des éléments constitutifs de la jonction neuromusculaire. Caractérisée par un caractère fluctuant des symptômes et la présence d’un bloc synaptique à l’électromyogramme, la myasthénie se traduit par des paralysies à fort tropisme oculaire qui peuvent évoluer vers un déficit plus généralisé. La grande majorité des patients ont des autoanticorps dirigés contre le récepteur de l’acétylcholine (AchR) ou, plus rarement, contre le récepteur MuSK. L’origine exacte du dérèglement du système immunitaire est encore mal connue tout comme les facteurs, génétiques ou environnementaux, prédisposant à développer une myasthénie.

Dans un article publié en novembre 2018, des chercheurs chinois exposent une théorie originale reposant sur l’analyse du microbiote intestinal des patients atteints de myasthénie auto-immune (MG). Celui-ci est constitué par l’ensemble des éléments composant la flore intestinale de chaque individu et semble jouer un rôle important dans les facteurs épigénétiques des maladies en général. En comparant la composition du microbiote des patients atteints de MG avec celui d’un groupe témoin apparié pour le sexe et l’âge, les auteurs ont mis en évidence des différences significatives. Ceci concerne notamment la sur-représentation de certaines espèces comme le clostridium. À l’inverse, les acides gras à chaine courte sont anormalement bas chez les patients myasthéniques. Ces anomalies pourraient être à l’origine de perturbations de voies de l’inflammation, ainsi que celles de la régulation de cellules spécialisées dans la réponse immunitaire comme les cellules Treg.

 

Altered Gut Microbiota in Myasthenia Gravis. Qiu D, Xia Z, Jiao X, Deng J, Zhang L, Li J. Front Microbiol. 2018 Nov 9.