Diagnostic moléculaire de la CMT en routine : le NGS constitue un indéniable progrès

La maladie de Charcot-Marie (ou CMT) fait partie des neuropathies héréditaires sensitivo-motrices. C’est la plus fréquente des maladies neuromusculaires avec une prévalence estimée à 1/2500 individus. Elle est à l’origine de troubles moteurs, plus distaux que proximaux, parfois très invalidants, mais aussi de troubles sensitifs le plus souvent au second plan. La CMT reste extrêmement hétérogène tant au niveau clinique que génétique avec plus de quatre-vingts gènes mis en cause à ce jour dans les formes démyélinisantes (CMT1 ou CMT4), les formes axonales (CMT2) ou les formes intermédiaires (CMTX, DI-CMT ou RI-CMT). L’identification de l’anomalie génétique reste un grand défi même si quatre gènes expliquent à eux-seuls 60% à 80% des diagnostics, notamment la duplication du gène PMP22 (CMT1A).

Dans un article publié en octobre 2018, des chercheurs et biologistes de Marseille associés à des cliniciens de la filière de santé maladies rares FILNEMUS ont comparé les avantages et inconvénients des nouvelles techniques de séquençage à haut débit (NGS pour Next-Generation Sequencing) à ceux des techniques classiques, de type Sanger, appliquées séquentiellement gène après gène. Même si l’interprétation des nombreux variants reste encore une difficulté, les auteurs reconnaissent aux NGS une meilleure performance en termes de temps de traitement et de précision des données. Ceci est particulièrement vrai dans les formes de CMT1 où 80% des cas sont désormais résolus, à la différence des cas de CMT2 où ce pourcentage n’atteint pas la moitié.

 

Molecular diagnosis of inherited peripheral neuropathies by targeted next-generation sequencing: molecular spectrum delineation. Bacquet J, Stojkovic T, Boyer A, Martini N, Audic F, Chabrol B, Salort-Campana E, Delmont E, Desvignes JP, Verschueren A, Attarian S, Chaussenot A, Delague V, Levy N, Bonello-Palot N. BMJ Open. 2018 (Oct).