DMD : des oligonucléotides antisens optimisés pour cibler le cœur

La mise au point d’oligonucléotides antisens optimisés a permis de restaurer la dystrophine dans le muscle et dans le cœur de souris modèles de DMD.

La myopathie de Duchenne (DMD) est liée à des anomalies du gène DMD qui entraînent l’absence de dystrophine. Plusieurs approches thérapeutiques utilisant des oligonucléotides antisens sont à l’étude afin de supprimer par saut d’exons la partie du gène portant l’anomalie génétique et permettre la production d’une dystrophine plus courte mais fonctionnelle. Cependant, ces méthodes efficaces pour cibler les muscles squelettiques peinent à atteindre aussi le muscle cardiaque.

C’est pourquoi une équipe britannique a cherché à optimiser des oligonucléotides antisens en les couplant à des peptides permettant de cibler plus efficacement un grand nombre de tissus de l’organisme, comme le cœur. Après une injection intraveineuse de ces nouveaux oligonucléotides, appelés Pip6a-PMO, à des modèles de souris atteintes de DMD, les chercheurs sont parvenus à restaurer la dystrophine non seulement dans le muscle mais aussi dans le cœur. La fonction cardiaque des souris étaient significativement améliorées, aussi bien au niveau du ventricule gauche que du ventricule droit.
Des premiers résultats de ces travaux avaient été présentés à Myology 2016, le congrès organisés par l’AFM-Téléthon.

 

Peptide-conjugated phosphodiamidate oligomer-mediated exon skipping has benefits for cardiac function in mdx and Cmah-/-mdx mouse models of Duchenne muscular dystrophy.Blain AM, Greally E, McClorey G, Manzano R, Betts CA, Godfrey C, O’Donovan L, Coursindel T, Gait MJ, Wood MJ, MacGowan GA, Straub VW.PLoS One. 2018 (Juin).