Deux journées d’information et d’échanges sur les glycogénoses

Près de 100 personnes étaient réunies les 28 et 29 octobre à Évry pour fêter les 25 ans de l’association francophone des glycogénoses lors de son Assemblée générale.

Cet événement a été l’occasion de rappeler les nombreuses avancées obtenues depuis 1992, année de création de l’AFG, l’Association francophone des glycogénoses.

Vingt-cinq ans de progrès
Les deux plans nationaux maladies rares (2005-2008 et 2011-2016) ont permis la mise en place de centres de référence experts dans le diagnostic et la prise en charge des maladies rares, eux-mêmes intégrés au sein des filières de santé maladies rares (FILNEMUS et G2M pour les glycogénoses) et participant aux réseaux européens de référence maladies rares. Cette nouvelle organisation des soins a permis :

    • de faciliter et d’améliorer la démarche diagnostique et le suivi des personnes atteintes de maladie rare en France,
    • d’enrichir les connaissances sur l’évolution des glycogénoses et d’adapter les recommandations de prise en charge, en particulier le suivi diététique,
    • de renforcer les coopérations nationales et internationales entre tous les acteurs impliqués dans le soin et la recherche dans les maladies rares (équipe de recherche, laboratoire, association…)
    • et d’encourager le développement de projets de recherche et d’essais cliniques.

Laurence Tiennot-Herment, présidente de l’AFM-Téléthon, de Généthon et de l’Institut de Myologie, est intervenue au cours de la première journée pour souligner l’importance d’un futur troisième plan maladies rares, en préparation, pour lutter contre l’errance diagnostique et accélérer le développement de traitements innovants.

Les progrès réalisés en biologie et en génétique ont considérablement accéléré la recherche. La mise au point de l’enzymothérapie de substitution a abouti en 2006 à la commercialisation de l’alglucosidase alfa ou Myozyme®, premier médicament disponible dans une glycogénose, pour soigner les personnes atteintes d’une forme néonatale de la maladie de Pompe. L’identification des gènes impliqués dans les glycogénoses a permis d’envisager de nouvelles pistes thérapeutiques : thérapie génique, thérapie anti-sens… Le nombre d’articles scientifiques publiés chaque année est le reflet de cette envolée de la recherche : 53 articles publiés en 1992, 130 en 2002 et jusqu’à 194 en 2015 (47 articles enregistrés pour le moment en 2017 d’après la base de données bibliographiques en ligne Pubmed). Au cours de cinq dernières années, trois congrès scientifiques internationaux dédiés aux glycogénoses –International Glycogen Storage Diseases Conference ou IGSD- ont été organisés. La prochaine édition est prévue pour 2019, à Porto Alegre (Brésil).

La thérapie génique
Piste thérapeutique prometteuse, la thérapie génique est à l’étude dans les glycogénoses ainsi que dans de nombreuses maladies rares. Elle a déjà fait la preuve de son efficacité pour soigner des personnes atteintes de maladies génétiques (certains déficits immunitaires, certaines formes d’hémophilie…).
La thérapie génique consiste à introduire dans l’organisme une « copie thérapeutique » du gène défaillant dans la maladie étudiée. Elle repose sur l’utilisation de vecteurs qui permettent d’amener le gène-médicament jusqu’aux cellules-cibles où il pourra être actif. Le vecteur est fabriqué en laboratoire à partir du génome d’un virus capable de pénétrer dans les cellules humaines et qui ne présente aucun danger pour la santé. En général, il s’agit d’un virus adéno-associé AAV. Sur plus de 100 essais en cours ou terminées utilisant des AAV, aucun n’a montré de toxicité de ce vecteur.

L’équipe de Federico Mingozzi à Généthon travaille sur plusieurs projets de thérapie génique dans les glycogénoses de type I, II et III, en collaboration avec l’équipe de Fabienne Rajas (faculté Lyon Est, équipe de recherche INSERM « Nutrition, Diabète et Cerveau »). Si ces recherches sont encore préliminaires, Généthon est aussi promoteur d’un essai clinique qui devrait démarrer en 2018, dans la maladie de Crigler-Najjar, une maladie génétique rare du foie. Cet essai apportera des informations utiles pour le développement et la mise en place d’éventuels essais cliniques de thérapie génique dans les glycogénoses.

Des clés pour comprendre
L’École de l’ADN organise des formations de trois jours pour les membres des associations de maladies génétiques rares : acquérir les bases de la génétique, mettre en application les techniques de biologie moléculaire pour mieux comprendre la recherche dans les glycogénoses. Si vous êtes intéressé pour participer à une formation sur les glycogénoses en 2018, envoyez un mail à afg@glycogenoses.org.