DMD : point sur le Translarna (ataluren) en France

La HAS a donné un avis favorable à la prise en charge du Translarna à l’hôpital malgré un service médical rendu qualifié d’absence de progrès thérapeutique.

Le Translarna (ataluren)
Le Translarna (ataluren) est une molécule développée par la société PTC Therapeutics qui cible les anomalies du gène DMD de type codons stop prématurés (10% des malades) afin de favoriser la production de dystrophine, protéine absente dans la myopathie de Duchenne (DMD).
Il bénéficie depuis le 31 juillet 2014 d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) conditionnelle européenne, qui a été reconduite en janvier 2017 pour un an.
Le Translarna s’adresse très précisément aux garçons atteints de DMD, âgés de 5 ans et plus, ambulants et porteurs d’une anomalie du gène DMD de type « codon stop » et ne peut être prescrit que dans un cadre hospitalier.

L’avis actuel de la Haute Autorité de Santé
Suite à l’obtention de l’AMM conditionnelle européenne du Translarna, il revient à la Haute Autorité de Santé Française (HAS) de se prononcer sur :
les progrès thérapeutiques apportés par le médicament par rapport aux autres traitements  disponibles, s’ils existent (Amélioration du service médical rendu ou ASMR),
son intérêt en fonction de ses performances cliniques, de la gravité de la maladie…
les conditions pour un éventuel remboursement du médicament (Service médical rendu).

Dans son avis publié en juillet 2017, la Commission de Transparence de l’HAS souligne qu’il n’y a, avec le Translarna, « pas d’avantage clinique démontré dans le traitement de la dystrophie musculaire de Duchenne, résultant d’une mutation non-sens dans le gène de la dystrophine, chez les enfants ≥ 5 ans ». En d’autre mot, la Commission considère que le Translarna n’apporte pas d’amélioration du service médical rendu (ASMR V qui correspond à une « absence de progrès thérapeutique ») dans cette indication.

Elle a donné, pour le moment, un avis favorable à l’inscription du Translarna sur la liste des spécialités remboursables aux assurés sociaux et sur la liste des spécialités agréées à l’usage des collectivités dans l’indication et aux posologies de l’AMM « en l’absence de démonstration de son efficacité par rapport au placebo à partir des données fournies, mais en raison de la gravité de la maladie et de l’absence d’alternative thérapeutique disposant d’une AMM validée, et compte tenu d’une tolérance acceptable ».

Le fait que, de l’avis de la HAS, le Translarna n’apporte pas de progrès thérapeutique dans la DMD (pas d’amélioration du service médical rendu) pourrait compromettre son remboursement et sa commercialisation en France.

Un avis qui sera réévalué
Cet avis sera réévalué après l’obtention des résultats complets de l’essai international de phase III en double aveugle du Translarna. L’étude européenne PTC Pass est également en cours pour étudier pendant 5 ans la sécurité d’utilisation, l’efficacité et les conditions de prescription du Translarna en pratique clinique, y compris en France.
En octobre 2017, les autorités de santé américaines (Food and drug administration ou FDA) ont refusé le dossier de demande d’autorisation de mise sur le marché du Translarna pour les États-Unis.

 

> Avis sur les Médicaments : TRANSLARNA (ataluren), ARN interférant, site de l’HAS (www.has-sante.fr)
> Avis de la Commission de la Transparence : ataluren, Haute Autorité de Santé, 5 juillet 2017
> Synthèse d’avis de la Commission de la Transparence : Translarna (ataluren), ARN interférant, Haute Autorité de Santé, Juillet 2017
> Communiqué de presse de PTC Therapeutics du 25 octobre 2017 « PTC Therapeutics Receives Complete Response Letter for Ataluren’s NDA »