Myopathie myotubulaire : une histoire clinique indispensable en vue d’essais thérapeutiques

La myopathie myotobulaire est une maladie neuromusculaire extrêmement rare appartenant au groupe très hétérogène des myopathies congénitales. Révélée à la naissance, voire in utero, elle est d’une extrême sévérité avec une mortalité très précoce. Transmise selon une hérédité liée au chromosome X, elle se traduit par une hypotonie majeure, globale avec atteinte respiratoire mettant rapidement en jeu le pronostic vital. Des cas de survie prolongée ont été rapportés dans la littérature. Le gène causal MTM1 code la myotubularine, une phosphatase impliquée dans plusieurs voies de signalisation intervenant dans le processus de maturation des cellules musculaires jeunes.

Dans un article publié en septembre 2017, des cliniciens nord-américains se sont attachés à retracer l’histoire naturelle de cette maladie en compilant les données cliniques, génétiques et biologiques de 50 hommes atteints de myopathie myotubulaire dont 33 sont, ou ont été, suivis en Amérique du Nord de manière longitudinale. Même si le morbi-mortalité reste très élevée dans ce type de myopathie (87% des patients sont au fauteuil roulant et trois quarts sont ventilo-dépendants), une survie prolongée est de plus en plus souvent observée. Les décès étaient le plus souvent en rapport avec l’atteinte respiratoire. A noter également les difficultés d’apprentissage recensées chez près de la moitié des enfants et un poids considérable sur les épaules des parents et des autres aidants/soignants. Ce type d’étude d’histoire naturelle de la maladie s’avère très utile au moment de la mise en place, imminente, d’essais thérapeutiques, comme celui de thérapie génique qui vient de démarrer chez 12 patients atteints de myopathie myotubulaire.

 

A natural history study of X-linked myotubular myopathy.Amburgey K, Tsuchiya E, de Chastonay S, Glueck M, Alverez R, Nguyen CT, Rutkowski A, Hornyak J, Beggs AH, Dowling JJ.Neurology. 2017 (Sept).