Maladies neuromusculaires et hypoventilation alvéolaire : de l’intérêt pronostique de la capnographie par voie transcutanée

De nombreuses maladies neuromusculaires induisent des problèmes respiratoires. Plusieurs muscles ou groupes musculaires (tels le diaphragme, les muscles inspiratoires ou expiratoires) deviennent incapables d’assurer une ventilation efficace. S’ensuit généralement un risque d’hypoventilation alvéolaire dont le meilleur marqueur reste l’accumulation excessive de gaz carbonique dans la circulation sanguine (hypercapnie). La mesure de ce paramètre important s’est trouvée récemment facilitée par la mise au point de sondes transcutanées facilement utilisables, y compris à domicile. Pour autant, la grande variété des définitions et seuils d’hypoventilation rapportés dans la littérature nuisent à son opérationnalité.

Dans un article publié en avril 2017, des chercheurs du centre de référence du CHU Raymond Poincaré (Garches) rapportent les résultats d’une étude rétrospective conduite chez 128 personnes atteintes de pathologies neuromusculaires ou apparentées. Ont été particulièrement étudiées les tracés de capnographie nocturne, les paramètres ventilatoires (dont les épreuves fonctionnelles respiratoires et la gazométrie) et la date de mise en route d’une éventuelle assistance ventilatoire à domicile. Les auteurs ont passé au crible les différentes définitions de l’hypoventilation alvéolaire existantes et concluent qu’une hypercapnie nocturne prolongée, même en l’absence d’hypercapnie dans la journée, a sans doute la meilleure valeur pronostique. Elle constitue ainsi un bon signal d’alarme et doit faire discuter la mise d’une ventilation à domicile.

Prognostic value of nocturnal hypoventilation in neuromuscular patients.Orlikowski D, Prigent H, Quera Salva MA, Heming N, Chaffaut C, Chevret S, Annane D, Lofaso F, Ogna A.Neuromuscul Disord., 2017 (Apr).