DMD : Réexpression de la dystrophine grâce à CRISPR-Cas9

Les équipes de Généthon et de l’Institut de Myologie, les laboratoires de l’AFM-Téléthon, et une équipe de l’Université de Ferrara, annoncent dans Molecular Therapy Nucleic Acids, avoir réussi, grâce à CRISPR-Cas9, à supprimer, dans les cellules des malades, la duplication d’un exon et restaurer l’expression de dystrophine, complètement absente de celles-ci. La duplication d’exon est responsable de 10 à 15% des mutations du gène de la myopathie de Duchenne (DMD). Celle de l’exon 2, sur laquelle ont travaillé les chercheurs, est la plus fréquente de ces anomalies génétiques. Ces travaux peuvent donc être également applicables à toutes les formes de duplication observées dans les maladies génétiques.

La myopathie de Duchenne est une maladie génétique provoquant une dégénérescence progressive de l’ensemble des muscles de l’organisme. Elle est liée à des anomalies du gène DMD, responsable de la production de la dystrophine, une protéine impliquée dans le soutien de la fibre musculaire et essentielle à son bon fonctionnement. C’est une maladie neuromusculaire évolutive et lourdement invalidante qui touche 1 garçon sur 3 500.

Les duplications d’exons sont responsables de 10 à 15% des mutations connues dans la myopathie de Duchenne. Dans cette étude, les équipes de Généthon et de l’Institut de Myologie, les laboratoires de l’AFM-Téléthon, ont développé une approche thérapeutique consistant à corriger, avec les ciseaux moléculaires CRISPR-Cas9, la duplication la plus fréquente, celle de l’exon 2, qui empêche la production d’une dystrophine normale.

Dans une collaboration entre l’université de Ferrara (équipe de Matteo Bovolenta à l’origine de l’idée innovante) le laboratoire Généthon (équipe de Fulvio Mavilio, Directeur scientifique) et l’Institut de Myologie (Equipe  de Vincent Mouly) les chercheurs sont parvenus à introduire, dans des cellules de malades présentant une duplication de l’exon 2 et via un vecteur lentiviral, un ARN « guide » (ARNg) capable de “montrer” aux ciseaux moléculaires Cas9 où couper le gène DMD. Les analyses des cellules corrigées montrent la production d’une dystrophine normale.

Les chercheurs travaillent désormais à la transposition de cette première preuve de concept en protocole pré-clinique pour la myopathie de Duchenne.

 

Correction of the exon 2 duplication in DMD myoblasts by a single CRISPR/Cas9 system.Annalisa Lattanzi, Stephanie Duguez, Arianna Moiani, Araksya Izmiryan, Elena Barbon, Samia Martin, Kamel Mamchaoui, Vincent Mouly, Francesco Bernardi, Fulvio Mavilio, Matteo BovolentaMolecular Therapy Nucleic Acids  Volume 7, 16 June 2017 (11–19)