Un nouveau phénotype pour les titinopathies

Neurology dec15Les titinopathies constituent un groupe de pathologies apparu assez récemment en myologie. Ces pathologies à expression essentiellement musculaire sont en rapport avec des mutations du gène TTN codant la titine. Avec les 33 000 acides aminés qui la forment, la titine est de loin la protéine la plus grosse de tout l’organisme. Elle est attachée par l’une de ses extrémités à la strie Z et s’étend sur une moitié du sarcomère. Du fait de sa grande taille, elle est longtemps restée difficile à étudier d’un point de vue moléculaire. Les techniques de séquençage à haut débit facilitent désormais la recherche de mutations dans le gène TTN, qui est constitué de 363 exons, Impliquées pour la première fois en pathologie musculaire lors de la description d’une forme récessive de myopathie des ceintures (LGMD 2J), les anomalies de la titine (titinopathies) voient leur spectre phénotypique continuer à s’étendre au cours de ces dernières années.

Dans un article publié en décembre 2015, des chercheurs de Généthon et de l’Institut de Myologie rapportent le cas de trois familles présentant un nouveau phénotype associant un déficit des ceintures et un syndrome rétractile marqué ayant fait évoquer une dystrophie musculaire de type Emery-Dreifuss, le tout sans atteinte cardiaque. Le diagnostic a longtemps erré du fait de la coexistence d’un déficit en calpaïne mis en évidence en Western Blot. Des anomalies du gène TTN (une mutation homozygote dans l’exon 363 et deux mutations tronquantes) ont été identifiées lors de l’étude d’un panel de 820 gènes impliqués dans des pathologies neuromusculaires.

A new titinopathy: Childhood-juvenile onset Emery-Dreifuss-like phenotype without cardiomyopathy.
De Cid R, Ben Yaou R, Roudaut C, Charton K, Baulande S, Leturcq F, Romero NB, Malfatti E, Beuvin M, Vihola A, Criqui A, Nelson I, Nectoux J, Ben Aim L, Caloustian C, Olaso R, Udd B, Bonne G, Eymard B, Richard I.
Neurology. 2015 (Dec).