Myopathies congénitales : le gène RYR1 est le plus fréquemment mis en cause

Les myopathies congénitales représentent un petit contingent de maladies neuromusculaires très disparates sur le plan moléculaire, plus de 20 gènes étant actuellement en cause. Elles ont en commun un début précoce, à la naissance ou dans les premiers mois de vie, une anomalie structurelle de la fibre musculaire proprement dite et une évolutivité en règle peu marquée. Les modes de transmission sont variés (autosomique récessif ou dominant, récessif lié à l’X) tout comme les lésions histologiques qui les caractérisent. Leurs premières descriptions remontent aux années 50-60, au moment de l’essor de la microscopie électronique.
Dans un article publié en janvier 2015, l’équipe du centre de référence neuromusculaire de Londres a repris les dossiers de 125 patients chez qui le diagnostic de myopathie congénitale a été établi entre 1984 et 2012. Chez 80% d’entre eux (99/125), une signature moléculaire explicative a pu être obtenue ce qui est un fait remarquable vu la complexité des études génétiques. Le gène RYR1 (codant le récepteur à la ryanodine) est de loin le gène le plus souvent impliqué, avec une proportion égale entre les formes dominantes et les formes récessives. Arrivent ensuite les anomalies des gènes ACTA1, SEPN1 et NEB. Ce classement peut s’avérer biaisé du fait des difficultés techniques rencontrées dans l’étude de certains de ces gènes en particulier. Cette étude démontre que bien d’autres gènes de myopathie congénitale restent à découvrir. Quant au pronostic, il reste difficile à établir sur une base individuelle, surtout pour les cas à début très précoce.

Congenital myopathies: Natural history of a large pediatric cohort.
Colombo I, Scoto M, Manzur AY, Robb SA, Maggi L, Gowda V, Cullup T, Yau M, Phadke R, Sewry C, Jungbluth H, Muntoni F.
Neurology. 2015 (Jan).84(1) : 28-35. doi: 10.1212/WNL.0000000000001110. Epub 2014 Nov 26.